Roi du Matin Reine du Jour – Ian Mc Donald

Roi du Matin Reine du Jour de Ian McDonald

Ian Mc Donald
Editions : Denoël
ISBN : 978-220725981-8
504 pages

Emily Desmond, Jessica Caldwell, Enye MacColl, trois générations de femmes irlandaises, folles pour certains, sorcières pour d’autres. La première fréquente les lutins du bois de Bridestone quand son père, astronome, essaie de communiquer avec des extraterrestres qu’il imagine embarqués sur une comète. La seconde, jeune Dublinoise mythomane, se réfugie dans ses mensonges parce que la vérité est sans doute trop dure à supporter. Quant à Enye MacColl, katana à la main, elle mène un combat secret contre des monstres venus d’on ne sait où.

Creusant la même veine, âpre et magique, que La Forêt des Mythagos de Robert Holdstock, Roi du matin, reine du jour nous convie à un incroyable voyage dans l’histoire et la mythologie irlandaises.

Né en Angleterre, mais ayant presque toujours vécu en Irlande, lan McDonald est un des auteurs les plus en vue de ces dix dernières années. Ses deux derniers romans, d’une énorme ambition thématique et stylistique, ont été finalistes du prestigieux prix Hugo.

C’est un peu au hasard en me promenant parmi les rayons de la médiathèque que j’ai pris ce livre. Il était mis en avant sur un rayonnage, la couverture a attiré mon œil, il fallait que je le prenne. Comme ça, sans même avoir lu la quatrième de couverture. Bon, juste avant de le biper, je l’ai quand même lue. Au cas où. Trois générations de femmes, sorcières, folles, bingo, hop, j’emmène.

Le roman est articulé en quatre parties, qui diffèrent énormément de part leur forme. En effet, la première partie, consacrée à Emily Desmond, se déoule peu avant la Première Guerre Mondiale, se présente un peu comme Dracula de Bram Stocker, sous forme d’extraits de journal intime, de lettres, de coupures de presse. C’est justement cette forme là qui m’a toujours empêchée de terminer ma lecture du classique de la littérature vampirique. C’est donc avec appréhension que j’ai lu cette première partie, un peu hallucinée, entre adolescente qui voit des fées et père qui voit des petits hommes verts. La mise en place est lente, mais une fois l’action lancée, les aventures d’Emily se sont déroulées avec rythme et elles m’ont d’ailleurs semblées bien trop courtes.

S’en suit ensuite le récit de la thérapie de Jessica Caldwell, pendant les années 40, grossière, vulgaire et mythomane aux yeux de tous, même si ses histoires rocambolesques finissent toutes par avoir lieu. Les parties qui lui sont consacrées sont rédigées de manière plus conventionnelle, ici, pas de style épistolaire, mais un récit chronologique, carré, droit au but.

Ensuite, nous retrouvons Enye McColl, à la fin des années 80, plongée dans le monde des publicitaires, façon American Psycho, sauf qu’elle dégaine le katana et non la hache, et qu’elle débite plutôt des créatures étranges que des humains.

Le récit d’Enye est aussi chaotique par son contenu que par sa forme, les ellipses sont légions, et il m’a semblé difficile d’établir une chronologie avant d’arriver à la fin, moment ou tous les éléments du puzzle se mettent à leur place pour former une image cohérente.

Un livre qui regorge de femmes fortes et indépendantes (selon leur époque), qui évoque des thèmes forts tels que le viol, l’avortement et la sexualité, un style foisonnant, travaillé et complexe, et pourtant, il m’a manqué le petit truc en plus qui aurait fait de ce livre un coup de cœur.

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