Le cirque des rêves – Erin Morgenstern

Editions : Random House490 pages
ISBN : 9780385534635

« Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu’hier, il ne l’était pas. » Sous les chapiteaux rayés de noir et de blanc, c’est une expérience unique, une fête pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glace, s’émerveiller de la souplesse de la contorsionniste au tatouage et se laisser enivrer par les effluves de caramel et de cannelle qui flottent dans l’air. Bienvenue au Cirque des Rêves. Cependant, derrière la fumée et les miroirs, la compétition fait rage. Deux jeunes illusionnistes, Celia et Marco, s’affrontent, rivalisant d’audace et d’imagination, dans une sorte de combat magique, pour lequel ils sont entraînés depuis l’enfance par leurs étranges et lunatiques professeurs. Mais chacun ignore qu’il risque ainsi sa vie… Or, Celia et Marco s’aiment, et la compétition devient alors une merveilleuse collaboration. Sans connaître l’issue fatale du jeu, ils cèdent à leurs sentiments. Leur amour profond, passionné et envoûtant va ébranler tout leur univers et la vie de tous ceux qui les entourent… À la fois magique et séduisant, Le Cirque des rêves est une ensorcelante et universelle histoire d’amour.


J’avais lu La mer sans étoiles, de la même autrice, pleine d’espoir et d’étoiles dans les yeux, pour, en fin de compte, une lecture en demi-teinte. L’autrice écrit bien, mais le tout reposait trop sur l’ambiance plutôt que l’action et je suis passée à côté et je n’y pensais plus trop, jusqu’à mon passage à côté du présentoir des nouveautés de la médiathèque de ma ville, qui met régulièrement des trucs plutôt pas mal en avant. Je l’ai pris, me disant qu’au pire, ça sera bof, et je ne le lirais pas en entier.

Puis, le cirque est arrivé et j’y suis entré pour ne plus vouloir en sortir. Certes, le récit ne se situe pas uniquement dans ce cirque duochrome burtonien, aux tentes rayées de noir et blanc, il retrace également ses fondations, une machination de magiciens pour un duel de lâches, mais également les destins croisés de visiteurs, d’artistes et d’artisans qui font de cet endroit itinérant un lieu véritablement magique.

Deux magiciens s’affrontent à travers leurs élèves qu’ils lient l’un à l’autre, tout en ignorant la puissance de ce lien, et en gardant secrète l’issue de ce concours d’une vie. Des jumeaux naissent lors de l’inauguration du cirque, marqués par la magie qui éclate à ce moment-là. Des visiteurs du monde entier sont happés par cet univers hors du temps et rejoignent une communauté de rêveurs internationale, tandis que les créateurs du cirque, ignorant tout de la véritable magie, sombrent peu à peu dans la suspicion et la folie.

On retrouvera quelques éléments qui m’ont agacé dans La mer sans étoiles, mais qui sont passés comme une lettre à la poste ici, comme l’apparente inaction de Celia et Marco, marionnettes de leurs mentors respectifs, certains clichés très « millenial » comme les clins d’œil au Burton des années 90 un peu partout et les bonds dans le temps qui m’ont fait feuilleter le livre d’avant en arrière pour situer l’action par rapport à celle du chapitre précédent. Comme dans La mer sans étoiles, on retrouve également une ambiance feutrée et enveloppante qui m’a évoqué autant de films, tel Le prestige ou même Big Fish, et des romans, Jonathan Strange et Mr Norell en tête.

Je ne suis pas friande d’histoires d’amour, mais ici, elle est douce, pleine de symboles et de romantisme, sans effusion mièvre pour autant, entre deux âmes dont le destin commun a été scellé dans l’enfance, qui tentent de déjouer une fin qui semble inéluctable. Mais le roman parle aussi d’amitié, de contrôle — de soi et des autres —, et de liberté.

Je ne m’attendais pas à grand-chose, mais cette lecture m’a happée du début à la fin, j’avais envie de lire lentement pour en profiter et de lire vite à la fois pour plonger encore plus loin dans cet univers onirique qui m’a subjugué (oui, rien que ça). C’était un emprunt, mais un jour, quand ma PàL sera moins haute, ce sera un achat (et c’est un immense privilège que de passer d’un statut à l’autre, croyez-moi !).

2 réflexions sur “Le cirque des rêves – Erin Morgenstern

  1. Coucou !

    Je suis une passionnée de lecture et ce livre à une histoire particulière pour moi !

    J’ai l’exemplaire en grand format avec les tranches jaspées, j’avais eue un coup de coeur pour ce livre à l’époque et, avec une de mes meilleures amies d’enfance on s’était promener en ville et je lui ai offert le poche en lui faisant la promotion. Elle est décédée à 30 ans et du coup j’ai jamais eue l’occasion de lui demander son avis !

    Autant dire que c’est un livre porteur d’une histoire. Je ne m’en separerais jamais ! En plus j’aime beaucoup l’univers de ce cirque magique et les personnages tous attachants !

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