Jessie Burton
Editions : Picador
ISBN : 9781447250937
424 pages
Miniaturiste
J’avais repéré ce livre lors d’une de mes pérégrinations en librairie. Comme d’habitude, j’ai noté la référence pour la laisser décanter. Afin de ne pas acheter trop de livres sur un coup de tête, je note ceux qui m’intéressent, je les oublie pendant quelques mois, puis, je retourne voir si leur quatrième de couverture me fait toujours autant envie. Quitte a les commander à ma librairie habituelle où à les réserver à la bibliothèque.
Celui là, je n’y pensait plus trop d’ailleurs, jusqu’à ce que je retombe dessus à la médiathèque. Ni une ni deux, je l’ai emprunté.
Le livre comporte un lexique à la fin qui nous explique les termes et spécificités de l’époque, lexique très appréciable si, comme moi, on y connait strictement rien au commerce et aux colonies des Pays-Bas à cette époque.
Toute l’intrigue semble partir de ce meuble un peu particulier qui hante Pinterest autre autres pages wikipédia :
Petronella, jeune épouse d’une riche marchand amstellodamois, reçoit cette maison de poupée en cadeau de mariage. A l’époque, ce type de maisons miniatures coutait bien plus cher qu’une vraie habitation. Elle décide de la meubler et contacte un mystérieux miniaturiste qui lui fait parvenir de magnifiques objets qui semblent avoir une signification cachée.
Cette maison et ces objets semblent être le prétexte pour dénouer les problèmes sous-jacents de la nouvelle famille de Petronella : un stock de sucre qui ne se vends pas, une belle-soeur écrasante par son autorité, un mari froid et distant, deux domestiques dont la place est ambigüe.
Si les personnages sont en avance sur leur temps – Petronella et Marin sa belle-soeur sont clairement des personnages aux convictions féministes tandis que Johannes et Otto auraient étés plus acceptés aux Pays-Bas au XXIème siècle (mais pas pour les mêmes raisons) -, au fond, leurs désirs et motivations restent obscures et peu explicités et la conclusion m’a laissé sur ma faim. De plus, Petronella, de part son assurance et sa maturité, m’a parue bien plus âgée que les 18 ans qu’elle est censée avoir. Inconsciemment, je suis partie du principe qu’elle avait la trentaine, pour violemment retomber dans la réalité à chaque mention de son jeune âge.
De plus, dans la dernière partie du roman, certains détails anodins à première vue sont remémorés par Nella avec le recul, afin de les expliciter et de les rendre évidents. L’intention est louable, certes, mais est-ce que le lecteur a un tel besoin d’être pris par la main ? Est-ce que le lecteur est un tel assisté qu’il est incapable d’additionner 1 + 1 ?
Malgré ces défauts, The Miniaturist est un roman prenant, avec des défauts pardonnables pour un premier roman. Et dans le pire des cas, on sort de cette lecture en ayant la sensation d’avoir appris des choses, et ça, c’est pas donné à tous les livres. Jusqu’au milieu du roman, je croyait au coup de coeur, pour être mitigée sur la fin.