Chair et Tendre – Amelith Deslandes

chair_tendre

Amelith Deslandes Editions : La Madolière ISBN : 978-2-917454-04-6 Pour le nombre de pages, je l’ai en ebook, et Google refuse de me cracher la réponse pour le papier.

Amelith Deslandes est un artiste de l’ambiance, il sait comme nul autre engluer son lecteur dans l’univers glauque et déroutant de ses nouvelles fantastiques. D’Anvers à Venise en passant par la Venelle fantôme, découvrez le brûlant de la Maison-Tranchoir ou les labyrinthes qui se cachent dans l’âme humaine.

Lorsqu’on m’a fait parvenir ce livre, on m’avait prévenu. Ce serai une lecture dérangeante (comme toutes celles qu’on m’a envoyées en même temps, et que je n’ai pas encore eu les tripes de lire et de chroniquer… heureusement, Halloween approche). Un peu comme ces avertissements que j’aime à ignorer pour m’en mordre les doigts plus tard.

Parce que comme je l’ai déjà mentionné – ou radoté -, ce qui ne m’aurait pas fait sourciller il y a encore 5 ans peut maintenant me donner des cauchemars. Faut pas vieillir, j’vous le dit.

Enfin, donner des cauchemars, j’exagère. Ça ne m’est arrivé qu’une seule fois, il y a deux ans et demi, et je n’ai pas touché à cet ebook depuis. Il stagne à 15 % depuis. Alors que j’ai tenté de lui redonner une chance. Pour m’arrêter à ce chapitre anxiogène, me souvenant pourquoi j’avais lâchement abandonné.

Ici, j’ai persévéré (bien que le sujet de la première nouvelle aie bien failli avoir raison de moi). En me demandant parfois quel était le fuck de ce truc. J’avoue même ne pas avoir totalement saisi s’il s’agissait de nouvelles ou d’un seul et même roman à la forme décousue.

En effet, au début, le tout apparaît comme des nouvelles, n’ayant pas grand rapport les unes avec les autres, jusqu’à ce que différents éléments ou personnages commencent à les relier entre elles, pour former une mosaïque glauque à base de morceaux de chair en décomposition.

En ce qui concerne les nouvelles prises à part, certaines m’ont un peu prises au dépourvu, étant donné le langage utilisé, parfois assez châtié voire pédant (oui, bon, hein, selon mes critères de poissonnière), pour des décrire des horreurs sans nom. Sauf que. Utiliser un langage du même niveau que ce qui était décrit aurait en fait été le comble du vulgaire, du glauque, et aurait approché le tout d’un slasher avec hillbillys consanguins qui trucident des ados bourrés, alors qu’en fait, cette maitrise de la langue rend le tout plus fascinant, à la manière du Silence des Agneaux. C’est en fait un procédé ingénieux qui magnifie l’indicible.

Les sujets sont variés, allant de l’obsession du paraître à la fatalité génétique. Les influences que j’ai pu ou cru déceler, elles, vont de L’île du docteur Moreau à Hellraiser pour la Maison-tranchoîr.

Au fond, peu importe qu’il s’agisse de nouvelles ayant un rapport lointain entre elles, ou un roman à la forme étrange, l’ensemble forme malgré tout un ensemble assez homogène, de qualité, mais dérangeant. Il m’a bien fallu trois mois pour pondre cet article. Et deux lectures. Et je ne suis toujours pas sûre de l’avoir complètement digéré…

Mentions spéciales aux nouvelles Bonne Nuit Les Nuits Captives, Mutilations mondaines et surtout La Maison-Tranchoir, qui continue de m’obséder.

corbeaucorbeaucorbeaucorbeau

Pour les curieux, les éditions La Madolière proposent des extraits à la lecture, que vous pourrez trouver sur le blog du recueil.

3 réflexions sur “Chair et Tendre – Amelith Deslandes

  1. Aucune nouvelle ne porte le titre Bonne nuit. Vous devez donc faire référence à Les Nuits captives.
    Merci pour cette chronique.
    Il s’agit en effet d’un recueil.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.