Le renard et la couronne – Yann Fastier

Editions : Talents hauts496 pages
ISBN : 9782362662386

Dalmatie, fin du XIXe siècle. Ana a dix ans lorsqu’elle est jetée sur la route suite à la mort de sa grand-mère, sa seule famille. Elle rejoint Spalato, la ville la plus proche, où elle intègre une bande d’enfants des rues menée par la fascinante et mystérieuse Dunja. Sans le sou et affamés, les enfants vont vivre le plus froid des hivers, mais Ana ne perdra rien de sa détermination à vivre.
Des tensions et des rivalités au sein du groupe poussent Ana au départ et ses pas croisent alors ceux de M. Roland, un naturaliste français qui se prend d’affection pour elle. Ana accepte sans hésiter la proposition qu’il lui fait de venir vivre et étudier avec lui, en France.
C’est dix ans plus tard, au cœur d’une paisible campagne, que Dunja retrouve Ana pour lui révéler un secret qui transformera sa vie en une aventure qu’elle n’aurait jamais soupçonnée.


À chaque visite à la médiathèque, nous avons un rituel. Si j’hésite entre deux livres, c’est l’enfant qui choisit. Et si je n’hésite pas, c’est l’enfant qui parcourt les rayons pour en choisir un pour moi, tout à l’innocence de son illettrisme de Moyenne Section. Cette fois-ci, c’est Le renard et la couronne qui a attiré son attention. La couverture est jolie, il faut dire. À sa vue, j’ai pensé à Déracinée, à de la fantasy jeunesse, à des contes modernisés. Qu’en fut-il ? Eh bien, pas ça.

Le renard et la couronne, c’est l’histoire d’Ana, une orpheline qui vit dans un minuscule village de Dalmatie dans les Balkans, dans ce qui deviendra bien plus tard la Croatie. Sa grand-mère la berce d’histoire de son pays d’origine, la France. Lorsque celle-ci tombe malade, l’orpheline est forcée à fuir et, de rencontre en rencontre, elle rejoint un groupe d’enfants des rues qui la prend sous son aile. Elle apprend à vivre dans la rue, avant de faire les poches du destin qui la mènera en France, le pays dont les histoires l’ont bercé.

L’héroïne n’est pas une héroïne flamboyante au début, elle semble effacée pour trouver sa grandeur afin de changer le cours de l’histoire, et la sienne par la même occasion, car l’orpheline Dalmatienne est-elle réellement ce qu’elle parait ?

Bien loin de la fantasy à laquelle je m’attendais, Le Renard et la couronne est un roman d’aventures historique, pour la jeunesse, mais qui ne prend pas ses lecteurs pour des idiots. Le niveau de langage est élevé, entre le langage châtié de la littérature de la Renaissance et l’argot des rues du Paris de la Belle -Époque. Il n’est pas allé où je le pensais et a su me surprendre. Les références littéraires et historiques sont nombreuses et enjoignent le lecteur, même adulte, à aller chercher une encyclopédie. On pense notamment à Anastasia Romanov à certains moments, et pas seulement à cause du nom.

Un coup de coeur inattendu.

Je ne mets que rarement des TW, mais comme ici, il s’agit de littérature jeunesse, les voici : viol, violences et mort.

À partir de 14 ans.

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